Petite enfance La présence de stagiaires dans les garderies et crèches empêche l’entrée en formation de jeunes à la fin de leur scolarité, selon une étude.
La Fédération des crèches et garderies fribourgeoises (FCGF) estime que le recours aux stagiaires trop systématique. Elle se base sur une étude faite auprès des crèches et des accueils extrascolaires (AES) fribourgeois.
Il s’avère que les structures sont dépendantes de la présence de stagiaires majoritairement majeurs, notamment en raison de faibles capacités financières. Conséquence: l’entrée en formation des jeunes directement à la fin de la scolarité obligatoire est bloquée. Un tel mécanisme est possible, car 50% du temps de présence des stagiaires peut être pris en compte dans le quota du personnel auxiliaire, selon les directives cantonales.
Des structures prennent aussi plus de stagiaires qu’elles n’offrent de places d’apprentissage. Il y a aussi le fait que la loi ne permet d’effectuer qu’une année de stage et que certains jeunes se retrouvent sans solution professionnelle s’ils ne sont pas engagés à la fin. Autre élément: les employeurs demandent presque toujours d’avoir effectué un stage interne avant l’engagement, selon le communiqué. «Cette situation, peu connue du grand public, a pour conséquence que beaucoup de parents poussent leur enfant à accepter une place de stage sans possibilité d’engagement ensuite», estime la FCGF.
Il y a aussi des problèmes d’encadrement, étant donné que les normes actuelles ne prévoient pas de temps pour cela, selon le communiqué. Certaines structures n’arrivent ainsi pas à offrir un encadrement, ce qui amène la FCGF à se questionner sur «le rôle formateur que jouent réellement ces stages».
Pour changer les choses, il faudra de l’argent. «L’idée est de retrouver le rôle initial du stagiaire, à savoir la découverte d’un métier, avec un bon encadrement et une garantie d’engagement à la fin ou d’un accompagnement pour la suite», explique Marie Girard, secrétaire générale de la FCGF. Il faudrait donc que les structures puissent engager des professionnels si elles ont besoin d’auxiliaires. Or, les coûts augmentent de 20% au minimum lorsque les stagiaires sont remplacés par du personnel formé, selon la Fédération suisse pour l’accueil de jour de l’enfant, comme l’indique le communiqué, qui précise: «De ce fait, l’intervention des pouvoirs publics est nécessaire.»
La FCGF a d’ores et déjà proposé aux autorités concernées la création d’un groupe de travail. Le but serait notamment d’approfondir les constats et recommandations du rapport.
Lise-Marie PIller