Tourisme Trouver une place de stationnement pour les camping-cars en ville de Fribourg peut avoir des allures de parcours du combattant. Habitant la capitale cantonale, Martin Kuhn en a fait l’expérience alors qu’il chargeait et déchargeait son véhicule près de son domicile, comme il l’a récemment raconté dans une lettre de lecteur. «J’ai parqué mon camping-car d’environ sept mètres sur deux cases afin de ne pas entraver la circulation des piétons. J’ai été mis à l’amende par un agent de la police de Fribourg pour parcage en dehors des cases.»

Agé de 52 ans, le Fribourgeois assure qu’il n’avait jamais reçu d’amende pour l’utilisation de deux places de parc alors qu’il a voyagé dans plusieurs villes de Suisse et en Europe avec son camping-car. Selon lui, plusieurs localités, telles que Saignelégier, dans le Jura, sont plus accueillantes que Fribourg envers ce type de véhicules. Elles ont, par exemple, créé des places de stationnement, moyennant un petit montant, et donnent des possibilités de vidange mais aussi offrent les transports publics gratuits.

Plusieurs villes en Suisse ont des emplacements destinés aux camping-cars, parfois même au centre, comme à Locarno, au Tessin. C’est ce qu’indique le site internet de l’association Au pays du camping-car, qui encourage l’amélioration des infrastructures d’accueil pour camping-caristes en Suisse.

Se garer chez des privés

A Fribourg, rien de tout cela. Un couple habitant à Tournai, en Belgique, a eu toutes les peines du monde pour trouver des solutions. Ces deux camping-caristes rendent régulièrement visite à leur fille installée à Fribourg depuis près de huit ans et qui vit aujourd’hui dans les environs de la capitale cantonale. Même s’ils dénichent des places avec une ligne continue et non des cases, la durée de stationnement reste limitée en journée.

Le couple s’est donc rabattu sur les campings, tels que celui de Gumefens, au bord du lac de la Gruyère. Le hic est dès lors le coût des transports publics pour se rendre à Fribourg. «Il n’y a pas de réduction pour les plus de 65 ans», précisent-ils. Et d’octobre à avril, les campings ferment leurs portes.

Si le couple belge s’est parfois garé sur de grands parkings de localités autour de Fribourg, il a aussi testé une autre solution. «Je me suis arrangée avec des privés qui ont été d’accord d’accueillir mes parents sur leur terrain», raconte leur fille. «La demande leur a paru surprenante dans un premier temps, mais lorsque je leur ai expliqué la situation, en précisant que les dates et la durée étaient flexibles, ils ont été d’accord», explique-t-elle. Mais ce type d’accueil reste délicat, selon les parents: «Tout s’est très bien passé, nos relations étaient très bonnes. Mais nous ne nous sentions pas vraiment libres d’utiliser l’espace à notre guise et d’y recevoir d’autres personnes. C’est peut-être lié à notre caractère, de ne pas vouloir profiter.»

Chemin du Palatinat

Dès lors, comme Martin Kuhn, le couple estime que la cité des Zaehringen pourrait faire mieux. Chargé de communication à la ville de Fribourg, Alexandre Brodard confirme que les camping-cars peuvent se parquer à tous les emplacements où il n’y a pas de cases délimitées, comme à la Grand-Rue, par exemple.

Il évoque aussi un parking longue durée au chemin du Palatinat, dans lequel il est possible de rester plusieurs jours d’affilée, et que la police indique aux camping-caristes. «A proximité, il y a des arrêts de train et de bus, une station de Publibike.» Il rappelle que Fribourg est trop exigu pour y envisager de nouveaux emplacements destinés aux camping-cars. «Mais une réflexion est en cours pour voir si nous pouvons mettre en place une borne électrique et un moyen de vidange au chemin du Palatinat.» Tout en précisant que ce n’est pas une priorité dans le calendrier, étant donné que Fribourg ne doit pas faire face à une forte affluence de camping-cars.

A Fribourg Tourisme, Line Tena, qui travaille à l’accueil, redirige les camping-caristes vers les emplacements les plus proches, comme celui de Schiffenen, ou vers le chemin du Palatinat: «C’est la question un peu compliquée que nous avons. D’autant plus que cette façon de voyager est toujours plus tendance.» S’il n’y a pas de statistiques, la collaboratrice estime que ces demandes ne sont pas légion non plus.