Le moteur de futures vocations
Liebherr Machines offrait hier sa dernière technologie aux écoles professionnelles
«Nous 
manquons cruellement 
de mécaniciens et de 
polymécaniciens», 
lance Claude Ambrosini, 
directeur
de Liebherr Machines Bulle SA.

Bulle

 

La bête est un six-cylindres de 545 chevaux, qui équipe notamment des pelles sur chenilles, des grues mobiles ou des bulldozers. Un moteur estampillé Liebherr que le constructeur a gracieusement offert hier à l’Ecole professionnelle artisanale et commerciale (EPAC) de Bulle. Il a un petit frère de 275 chevaux, reçu par l’Ecole professionnelle artisanale et industrielle de Fribourg. Deux «petits cadeaux pas si innocents que ça», sourit Claude Ambrosini, directeur de Liebherr Machines Bulle SA.

Une cinquantaine d’apprentis mécaniciens et mécatroniciens s’exerceront l’an prochain sur ces moteurs dernier cri, dont le prix n’a pas été dévoilé. «Ils pourront ainsi faire des recherches de pannes et des diag­nostics sur la technologie la plus récente, en termes de système antipollution, d’électronique et d’injection. Une chance que des constructeurs pensent à la formation», salue Benoît Marchon, de l’Union professionnelle suisse de l’automobile, section Fribourg. Une reconnaissance partagée par Christophe Nydegger, chef du Service de la formation professionnelle.

Mais Claude Ambrosini ne le cache pas: il souhaite susciter des vocations et «inciter des jeunes à venir travailler chez Liebherr». L’usine bulloise, qui prévoit de produire plus de 10 000 moteurs l’an prochain, compte parmi ses 1200 collaborateurs quelque 50 apprentis. «Mais nous manquons cruellement de mécaniciens et de polymécaniciens. Il nous en faudrait encore une vingtaine cette année et une trentaine en 2018. Le problème est général en Suisse.»

Un vrai potentiel

«On ne se rend pas assez compte du potentiel de ces métiers qui méritent d’être valorisés. Exigeants, ils donnent la possibilité de devenir ingénieur, chef d’équipe ou contremaître», poursuit le directeur de Liebherr Machines, ancien élève de l’EPAC. Engagé en 1980 comme employé de commerce, il a pu, «grâce à cette formation», faire des «choix décisifs» et s’orienter vers un brevet et une maîtrise fédérale. «Preuve qu’il est possible, grâce à la soif d’apprendre, d’occuper des postes intéressants sans suivre une formation académique.»