Chœur d’oratorio, depuis 40 saisons
de Brahms
Fribourg C’est un chœur «ouvert à tout le monde», insiste son chef, Jean-Luc Waeber. Pas seulement aux universitaires. Mais il a gardé son nom, Chœur de l’Université et des jeunesses musicales, car il est soutenu par l’Université de Fribourg. Le CUJM fête cette année sa quarantième saison musicale: depuis 40 ans, il offre «une expérience chorale à qui le souhaite», sans audition préalable ni niveau musical requis. «J’aime cette idée, défend Jean-Luc Waeber. Nous sommes déjà suffisamment sélectionnés dans plein de domaines de la vie.»
Grâce à cette ouverture, le chef peut compter, d’une année à l’autre, sur un noyau de chanteurs fidèles. Tandis qu’une partie des étudiants arrêteront de chanter après une ou quelques années d’engagement. Le renouvellement assure des voix jeunes aux différents registres et permet un «mélange des générations» apprécié. Mais peut aussi s’avérer une difficulté pour la cohésion ou quand il s’agit, en début d’année académique, d’entreprendre l’apprentissage d’une grande œuvre du répertoire en même pas deux semestres… Le chef aime le défi. Il dirigera samedi et dimanche Ein Deutsches Requiem de Brahms.
Plus de 100 choristes
L’œuvre a été choisie pour son caractère rassembleur. Puisée dans le grand répertoire d’oratorio, considérée comme un monument vocal, elle a attiré plus de 100 choristes cette saison. Ils monteront sur les gradins de l’église du Collège Saint-Michel, à Fribourg, derrière un orchestre universitaire lui aussi, le Studenten-Sinfonie Orchester de Marburg. Une amitié de longue date entre Jean-Luc Waeber et le chef de l’orchestre, Ulrich Manfred Metzger, a signé cette collaboration. Elle permet aux chanteurs d’interpréter la version avec orchestre du Requiem et les mènera en Allemagne dans le cadre de l’échange.
A l’origine, c’est le pianiste Jean-Claude Charrez qui a assumé la direction d’un ensemble choral universitaire, avant la fondation officielle du CUJM en 1978. C’est seulement à cette date, sous la direction de Pascal Mayer, que le chœur prend ce nom-là. Mais Jean-Claude Charrez est resté jusqu’à aujourd’hui fidèle à l’ensemble vocal, comme ténor et surtout comme précieux corépétiteur. Puis, entre 2000 et 2014, Jean-Claude Fasel a tenu la baguette du directeur, avant de transmettre le flambeau au chef actuel.
Jean-Luc Waeber est devant son lutrin tous les mardis soir entre 20 h et 22 h. En fonction du répertoire annoncé en début d’année académique, il sait qu’il pourra compter en moyenne sur 70 à 90 inscriptions: «J’aime aussi permettre aux choristes de faire des découvertes, aborder des œuvres moins connues», qui évitent la comparaison avec des versions de référence. Ainsi dans son histoire le Chœur de l’Université et des jeunesses musicales a autant abordé Haydn, Schubert, Mendelssohn ou Bach, Vaughan Williams et Rutter appréciés dans les milieux chorals, que le Nicolas de Flue d’Honegger, Rheinberger, Hasse ou Zelenka, sans oublier d’oser la création d’œuvres nouvelles commandées à des compositeurs fribourgeois. Il y eut notamment Peace de Jean-Claude Charrez, couplé au Requiem de Jenkins.
Consolation
Quant au Requiem de Brahms, il représente un sommet pour le CUJM, en particulier pour sa difficulté technique: «Le chœur est tout le temps mis à contribution. La partie soprano est très aiguë», détaille Jean-Luc Waeber. Pas de quoi refréner son enthousiasme. Des fichiers de travail sont disponibles, une poignée de voix professionnelles renforceront le registre soprano. «Une fois les chanteurs lancés, ce n’est que du bonheur de répéter, sourit le chef. C’est une œuvre géniale, tellement expressive. Les textes en allemand évoquent davantage la consolation que la tristesse. La musique véhicule une lumière extraordinaire. C’est fantastique de la travailler.» Le public lui aussi devrait apprécier.
Sa 20 h 30 et di 17 h Fribourg
Eglise du Collège Saint-Michel.