Manger et bouger, du landau au tintébin
Santé D’abord dédié aux enfants de moins de 12 ans, le programme cantonal Je mange bien, je bouge bien sera désormais étendu aux adolescents ainsi qu’aux seniors.
La Direction de la santé et des affaires sociales renforce son programme Je mange bien, je bouge bien. Lancé en 2010, ce projet promouvant une activité physique régulière et une alimentation saine s’était jusqu’à maintenant concentré sur les enfants de moins de 12 ans. Comme annoncé hier matin lors d’une conférence de presse, il s’adressera désormais aussi aux jeunes jusqu’à 20 ans ainsi qu’aux personnes âgées vivant à domicile. L’enjeu est important: près de 18% des Fribourgeois de plus de 65 ans sont physiquement inactifs. Et un quart d’entre eux a chuté au moins une fois au cours des douze derniers mois. «En outre, une part importante des seniors du canton ne s’hydrate pas suffisamment», déplore Aurélie Archimi, collaboratrice scientifique au sein du Service de la santé publique.
En tout, un budget de près de 2,8 millions de francs répartis sur une période de quatre ans, soit jusqu’en 2021, est mis à disposition. Un peu moins de la moitié, soit 1,2 million de francs, est financé par Promotion santé Suisse, une fondation soutenue par les cantons et les assureurs.
Quelque 43 mesures sont prévues. Certaines ont déjà été mises en place et seront consolidées. D’autres sont inédites, comme le programme Qualidomum, géré par la fondation Pro Senectute et visant à aider les aînés à sécuriser leur logement. «La majorité des personnes âgées ne souhaitent pas quitter leur domicile», plaide Jean-Marc Groppo, directeur de Pro Senectute Fribourg. Son organisation propose donc d’évaluer le mode d’habitat des personnes intéressées pour tenter de réduire, à moindres coûts, les barrières architecturales. «Par exemple en transformant un petit escalier en rampe grâce à des panneaux de coffrage», illustre le directeur.
Parmi les autres mesures, des lignes de pédibus intergénérationnelles, c’est-à-dire des seniors accompagnant des enfants sur le chemin de l’école, ou encore des repas accompagnés pour les aînés. «Entre 5 et 10% des seniors vivant à domicile souffrent de dénutrition. Ils ne mangent pas suffisamment pour couvrir leurs besoins. Par exemple à cause de problèmes de déglutition ou de problèmes moteurs qui les gênent pour cuisiner», explique Valérie Ugolini, responsable du service d’aide aux familles de la Croix-Rouge fribourgeoise. Il s’agit donc d’aider les personnes concernées lors des courses et de la préparation du repas, d’établir des menus adaptés et, tout simplement, de les aider à manger.
Nicolas Maradan
La proportion de personnes de plus de 65 ans physiquement inactives